Le challenge : longer, de plus ou moins loin, la frontière Est française via le gr5 et le gr52.
Le plus : traverser 3 massifs montagneux.
Quelle aventure ! Je n’avais, jusqu’alors, jamais randonné en montagne. C’était ma 3e randonnée au long cours et j’avais sincèrement envie de découvrir nos précieuses montagnes françaises. 3 000 km, 2 mers à relier, 3 massifs à traverser, 100 jours ! Je pars la fleur au fusil, sachant qu’il y aura des difficultés, de belles rencontres, des paysages à couper le souffle. Toutefois, cette fois-ci, je n’avais pas vraiment pris conscience des dénivelés, de ce que cela impliquait.
Par chance, le premier mois de cette traversée m’a permis d’acquérir en capacité physique et moral. Le second m’a donné la chance de découvrir les montagnes vosgiennes et jurassiennes, pour enfin fouler les Alpes ! Les tant désirées et redoutées, Alpes ! Alors comment s’attaque-t-on à ce massif montagneux lorsque l’on ne peut se vanter d’aucun savoir-faire ? La peur au ventre, croyez-moi !
Toutefois, une fois les premiers kilomètres passés, je me suis délectée de voir le lac Leman devenir de plus en plus petit…. Pour laisser place à l’immensité des cols et des vallons qui m’attendaient.
Pour aller plus loin : Commander le topoguide du gr52
J’avais cette chance incroyable, d’être exténuée, mais prête physiquement pour cette épopée. Car il s’agit bien, là, d’une épreuve à chaque pas, à chaque col, à chaque descente…
Toutefois, ce fut aussi une sincère liberté que de découvrir des paysages que seule la randonneuse que je suis peut toucher du doigt. La traversée des Alpes a été sportive, certes, mais lourde de sens.
Dans ces reliefs vieux de plusieurs milliers d’années, je suis sortie de ma zone de confort, bien plus que ce que j’imaginais. J’ai eu la chance de me baigner dans des cours d’eau si purs, de manger un maigre repas à côté de lacs de montagne hors du temps et de traverser des massifs où même l’herbe n’a pas repris ses droits. J’ai découvert l’inconfort de ne pas comprendre ce que je pouvais bien faire là alors que même les animaux n’y avaient pas encore fait leur place. Je me suis délectée du moindre pierrier, j’ai fait face (non sans peur) à des patous, je me suis émerveillée (de loin) du travail des chiens de troupeau menant les moutons à bon port et du travail extraordinaire des bergers.
L’itinéraire du gr52 en détail
Reprendre son souffle au-dessus de 2 500 m d’altitude, oser monter en haut d’un sommet à plus de 3 000 m malgré le froid, malgré le chaud, j’ai clairement eu envie d’arrêter. Toutefois, la volonté de découvrir la merveille se cachant derrière le col suivant était bien plus grande que le besoin de m’arrêter pour souffler !
J’ai outrepassé certaines limites et j’ai rencontré de merveilleuses personnes !
Bref, j’ai découvert la vie au travers d’une aventure sans précédent.
Le gr52 a été la conclusion de 109 jours de randonnée, ça a été une expérience forte de sensations, de découvertes, de joies et de grandes tristesses.
Ce fut un moment gravé à jamais dans mon corps et dans mon cœur tant ce massif m’a rendu à moi-même.
Il m’a permis de me faire confiance, un peu plus chaque jour, il m’a donné du baume au cœur quand je n’y croyais plus, il m’a permis de croire à ce que l’on mérite lorsque l’on se donne du mal pour l’obtenir. Les Alpes ne sont qu’un simple condensé de la vie, cette existence en itinérance où seules nos jambes nous permettent d’avancer n’est autre qu’une merveilleuse chance.
En raison de nombreux points, cette 3e randonnée. Toutefois, quelle opportunité d’avoir pu, une fois encore, la mener à bien et de me lever chaque matin en ayant acquis un peu plus de confiance en qui je suis, en ce qui m’entoure et en ce que la vie a à nous apporter. C’est-à-dire un trésor de beauté et de bienveillance !
Partons du principe que la vie est belle, que nous sommes capables de nous relever de tout et qu’il est bon, en ces temps incertains, de nous faire confiance encore plus qu’avant.
Bon voyage à tous et à bientôt sur le gr5 et le gr52 !
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