Âgé de 60 ans au moment du départ, randonneur depuis toujours, l’idée a germé depuis longtemps puisque j’ai même retrouvé un numéro hors-série de la GTA datant de 1977. Mais cette idée était bien enfouie. Les déclics ont été un besoin de déconnection professionnelle, une émission de la radio télévision Suisse, la lecture de La traversée des Alpes d’Antoine de Baecque et d’autres livres relatant les itinéraires (Glénat, Ouest France, etc.).
Résidant en Haute-Savoie depuis plus de 25 ans, sur les rives du Léman à 30 km de Saint-Gingolph, ce départ me semblait une évidence.
Symboliquement, relier ce lac Léman, une petite mer au pied des Alpes du nord à la grande bleue au pied des Alpes du sud 600 km plus bas me fascinait.
Sur un plan sportif, contrairement à l’entraînement que nécessite une course de fond comme un marathon, là je savais que même un départ en petite forme physique n’était pas un problème car la marche elle-même constitue l’accoutumance, tout est dans l’envie, l’intention, un peu le défi, et surtout l’envie !
Remplacer 7 heures de boulot quotidien par 7 heures de randonnée à son rythme, sans pression de quiconque alors que la journée s’étale de 6h à 21 h environ, une belle marge pour prendre son temps.
Ne pas se soucier des dénivelés, aucune contrainte surtout si la météo est bonne.
Le bonheur de découvrir des sentiers inconnus et des paysages nouveaux, passer du rêve à la réalité.
L’écoute de ses sensations, l’interprétation de ses petites douleurs nous focalisent et nous permettent d’être vraiment dans l’instant, une découverte parfois.
A l’évidence, plus que le poids du sac qui reste un sujet de première importance, il faut bichonner ses pieds pour prévenir les échauffements et les ampoules si redoutées.
Sinon, dans la tête, quand tout est calé, les nuitées réservées pour les deux ou trois journées à venir et la demi-pension en refuge, alors plus aucun souci logistique, surtout quand par bonheur la météo vous sourit.
A partir de là, il ne reste plus qu’à apprécier et savourer ce que le destin va nous offrir. Des rencontres, des discussions avec des inconnus, des refuges tous si différents, des moments qu’à soi pour penser….le luxe.