Béatrice Grelaud est la gardienne du refuge de Rosuel, porte d’entrée du Parc National de la Vanoise, depuis 5 ans. Elle travaille avec une équipe de 2 à 5 personnes selon la période de la saison.
Elle nous livre un riche témoignage de son activité de gardienne de refuge et les évolutions qu’elle a pu observer sur l’environnement.
Béatrice Grelaud
- Qu’est-ce qui vous plait dans votre métier de gardienne de refuge ?
Sur le plan du travail pur, j’aime la polyvalence qu’il nécessite et travailler en équipe. J’aime l’alternance entre les moments d’intense activité qui engendrent des montées d’adrénaline et les moments plus calmes qui permettent de profiter du calme et de la contemplation de l’environnement immédiat du refuge, si magnifique.
Sur le plan de l’activité, j’aime accueillir les gens, les renseigner, les guider les rassurer parfois et essayer de leur transmettre mon admiration pour l’environnement sus-cité. J’aime aussi faire en sorte qu’ils trouvent “refuge” au sens propre comme au sens figuré, pour quelques heures. Grâce aux montagnes, coupés du monde y compris du réseau. Même si ce n’est pas toujours facile à gérer.
- Le refuge de Rosuel, porte d’entrée du parc national de la Vanoise, est une étape importante sur le GR5. Qu’est ce qui vous plait particulièrement à ce refuge ?
J’y apprécie l’activité intense qu’il demande, la très grande variété des publics qui s’y rencontrent pour quelques heures. J’aime partager les aventures des randonneurs en itinérance au long court qui s’attaquent au GR, et celles des publics moins avertis qui partent à la rencontre des grands espaces du Parc, de ses pentes, ses lacs, ses sommets, sa faune et sa flore. J’aime faire du teasing à ceux qui partent et écouter ceux qui reviennent.
Parc national de la Vanoise
Le matin, nous accueillons souvent des personnes qui s’apprêtent à partir pour une randonnée à la demi-journée, ou qui attendent des compagnons partis faire la Via Ferrata d’en face ou une randonnée trop difficile pour eux. Le midi, nous proposons de la petite restauration. L’après-midi, ce sont plutôt les randonneurs de retours de leur balade qui s’installent pour boire et manger glaces ou dessers. Nous accueillons aussi les hôtes du soir, qui sont majoritairement des randonneurs du GR 5, et également des familles ou des groupes d’amis, venus profiter des nombreuses randonnées accessibles depuis le refuge, aux niveaux variés.
Une très belles saison dans l’ensemble, avec de grosses difficultés à prévoir la fréquentation qui a été assez hétérogène et compliquée à prévoir.
Je remarque une augmentation exponentielle des personnes effectuant le GR ou d’autres itinérances en bivouac. Comme nous sommes aux portes du Parc National, les explications sur sa réglementation nous prennent parfois beaucoup de temps et d’énergie. J’ai également noté une transformation plus marquée de la montagne : les orages me semblent plus violents, les période chaudes, plus chaudes, les différences de température plus fortes en un laps de temps très courts. Les glaciers fondent, également, les arbres poussent de plus en plus haut.
- Une anecdote, une rencontre, un conseil ?
Des centaines d’anecdotes, de belles rencontres et de moments de vie qui font le sel de ce métier et enrichissent mon vécu de souvenirs précieux. Je conseille toujours de prendre un maximum de renseignements avant de partir sur de la randonnée au plus ou moins long court, pour éviter les déconvenues, les complications, les accidents.