Léa est la gérante de la maison d’hôtes Les Zélés à Maljasset depuis une vingtaine d’années. Elle nous explique comment elle aborde son métier, nous donne quelques conseils et nous fait part des évolutions perçues sur la randonnée en France au cours des dernières années.
Qu’est-ce qui vous plaît dans votre métier ? Le partage des informations sur les randonnées, des recettes de plats servis à la table d’hôtes, des nouvelles des autres vallées, l’accueil, voir des randonneurs arriver fatigués et affamés et les voir partir reposés, souriants et reconnaissants.
La Maison d’hôtes Les Zélés à Maljasset est une étape incontournable sur le GR5. Qu’est ce qui te plaît particulièrement à Maljasset ? L’ambiance bout du Monde, le calme, la tranquillité, notre immersion dans la nature sauvage, il n’est pas rare de voir depuis la maison renard, bouquetin, marmotte, loup, gypaète… Et puis le hameau à 1900 mètres d’altitude, est tout simplement magnifique avec ses toits de Lauzes et ses maisons en pierre.
Quel public accueille cette maison d’hôtes ? Des randonneurs itinérants d’un soir ou qui marchent en étoile à la journée depuis la Maison. Depuis Maljasset, de part notre position, il y a pléthore de possibilités, vers le Queyras, le Piémont, le Mercantour, on est vraiment chanceux. Des itinéraires de randonnées dans toutes les orientations et de nombreuses traversées.
Votre spécialité culinaire ? Les pâtes fraîches aux orties dans une sauce crémeuse à la sauge du jardin. J’utilise une farine bio, les œufs de nos poules, des orties juste blanchies. La sauge infuse dans de la crème, du lait, de l’huile d’olive, du beurre, un bon coup de moulin à poivre noir et un saupoudrage avec de la Grana pour finir. Je suis très heureuse de faire mon pain, un pain au levain pétri avec une farine issue d’un blé cultivé et moulu un peu plus bas dans la vallée.
Quel bilan faites-vous de l’été dernier ? Très bon bilan au niveau de la fréquentation. Juin était assez frais et pluvieux, on faisait du feu tous les soirs, c’était très vert, il y avait de magnifiques ambiances et lumières qui nous rappelaient les montagnes de l’Équateur, que nous avons eu la chance de découvrir il y a une vingtaine d’années. Puis la chaleur s’est installée à partir du mois de juillet et le bleu du ciel Ubayen s’est imposé.
Quelles évolutions avez-vous observées ces dernières années ? On trouve que le public qui fréquente la montagne s’est élargi. On a l’impression que de nombreuses personnes se sont rendu compte qu’il n’y a pas besoin d’aller dans l’Himalaya ou la cordillère des Andes pour avoir de belles expériences de montagne. Dans les Alpes du Sud, nous avons des sommets vertigineux, des merveilles géologiques et botaniques, une faune encore bien sauvage. Depuis le covid, le taux de fréquentation a changé. Avant, la saison se limitait à 3 mois l’été et 3 mois l’hiver. Maintenant, il y a du monde un peu toute l’année. On voit plein de nouveaux “aventuriers” qui arrivent un peu tard le vendredi soir et partent à la frontale se ressourcer en montagne le temps d’un week-end. Nous nous réjouissons de cet engouement, pas besoin de prendre un avion pour se dépayser et vivre de belles aventures.
Une anecdote, une rencontre, un conseil ? Cet été 2024 sera notre 23ème saison estivale, vraiment plein d’anecdotes et de rencontres après toutes ces années. Un conseil… protégez vous, le soleil est de plus en plus intense, casquette, chapeau, lunettes, crème solaire, beaucoup boire. Nous accueillons trop souvent des personnes qui arrivent avec un mal de tête dû à une trop forte exposition au soleil. Encore un conseil, voyagez léger, il existe maintenant des matériaux vraiment adaptés, en dormant de gîte en gîte, vous n’avez pas besoin de beaucoup et celà évite de faire transporter ses bagages. Quand on voit des taxis arriver à Maljasset pour 2 sacs et qu’on se rend compte qu’il vont rouler 4h00 pour celà… Les bénéfices écologiques des vacances itinérantes à pied sont anéantis par ce système de transport. Enfin, n’hésitez pas à faire une variante sur le GR5 au départ de Maljasset pour aller faire un petit tour en Italie, le Val Varaita et le Val Maïra valent vraiment le détour.
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