
Philippe Roux « C’est un trek mythique de la chaîne des Alpes qui est un aboutissement dans la vie d’un amoureux de la montagne ».
8 avril 2024
Un festival artistique au cœur du Beaufortain du 6 au 8 août 2025
19 février 2025Une maison de caractère située à Maljasset, dernier village avant l’Italie, un bout de monde que l’on ne souhaite plus quitter. Peut-être arrêterez vous là votre traversée des Alpes, après avoir découvert les chambres chaleureuses et intimes, au plafond voûté, et une cuisine délicieuse, élaborée à partir de produits de saison. Peut-être poursuivrez vous votre chemin pour mieux revenir ? Léa et Lucas vous offrent un accueil personnalisé et convivial dans leur maison pouvant accueillir jusqu’à 14 personnes. Rencontre avec Lucas.
Je suis Lucas, nous avons acheté une vieille bâtisse en 2001 avec Léa, l’avons retapée et avons ouvert une maison d’hôtes en 2002. Nous rentrions d’un voyage à travers le monde dont une partie à vélo et souhaitions nous poser et accueillir à notre tour. Nous avons eu 2 garçons depuis qui ont grandi à Maljasset à 1900 m. d’altitude. La question sur l’école nous a été posée des centaines de fois, ah ah ! Et oui, ils y sont allés, petite école et classe unique. La récré dans le champs et le tas de neige, la piste de ski de fond à pied depuis l’école. Ils ont été privilégiés je crois.

La terrasse accueillante des Zélés
– Pouvez-vous présenter votre maison d’hôtes ?
Nous sommes situés en Ubaye, dans les Alpes du Sud. Le bleu du ciel ubayen n’est pas une légende. Maljasset est un hameau de bout de route, un bout du monde. Une quinzaine de maisons entourées de sommets, entre Queyras, Mercantour et Piedmont. Six mois de neige même si la limite pluie-neige remonte chaque année. La particularité du village est ses maisons en pierres et toit de Lauzes, construites dans la pente. Un village magnifique préservé et très calme au pied duquel coule la rivière, l’Ubaye dans laquelle on peut aller faire trempette quand on arrive à pied, exténué.
Pour la gestion de notre accueil, nous avons privilégié un choix familial. Une petite structure, 5 chambres, 14 personnes maximum. Une cuisine entièrement faite Maison, même le pain sort de notre four.
Nous offrons un apéritif tous les soirs aux personnes hébergées qui le souhaitent. C’est un moment convivial ou tout le monde échange et partage. Des clients deviennent même amis parfois et se retrouvent l’année suivante pour randonner ensemble.

La maison en pierre et toit de lauzes
Les menus sont très variés. Un soir, l’inspiration sera piémontaise et le lendemain népalaise. Beaucoup de légumes, peu de viande, uniquement locale. Nos voyages, pas nécessairement très loin, sont un marqueur important de la cuisine.
En ce moment, Léa s’entraîne à faire des Culurgiones, ce sont des gros raviolis sardes qu’elle farcis de façon traditionnelle, comme les ravioles de Fours, spécialité ubayenne.

Les culurgione de Léa et le pain au levain maison


En montagne, il est vraiment important de bien connaître le territoire et de pouvoir conseiller en fonction de l’envie des personnes, de leur niveau, de la météo, de l’enneigement à ce moment-là. Nous avons de nombreuses cartes et topos à disposition mais passons beaucoup de temps sur les cartes avec nos clients à repérer et expliquer les itinéraires. Et s’ils sont fatigués et n’ont pas envie de trop marcher, avoir des plans B, les vasques ou se baigner et bouquiner, les petits sentiers en sous-bois faciles…
Ensuite, les repas doivent être adaptés à des personnes qui marchent toute la journée.
Un bon lit, une douche bien chaude, quelques pansements et remèdes de grands-mères en cas de petits bobos. Un bon feu dans la pièce commune s’il pleut et que tout le monde a besoin de se sécher et se réchauffer.

Le déversoir du Marinet et la glacier morénique
– Ce métier, est-il une vocation liée à la passion de la montagne ?
Non, nous voulions accueillir avant que la montagne ne devienne une réelle passion. Nous cherchions un lieu ou pouvoir créer une structure d’accueil comme on en avait découvert lors de nos voyages. Notre maison de Maljasset est la première que nous avons visité, nous avons eu un coup de cœur immédiat pour le lieu.
Oui, bien sûr, nous essayons de sensibiliser les randonneurs. A la cohabitation avec les troupeaux par exemple, comment appréhender cette rencontre.
A la longueur et la difficulté de certains itinéraires, au côté exceptionnel de certains secteurs, leur formation rocheuse, la faune ou la flore à cet endroit… Ces échanges sont souvent enrichissants pour eux comme pour nous.
Au climat bien sûr. Comme nous l’avons dit un peu avant, il n’est plus exceptionnel de subir des orages de pluie en plein hiver et de voir de l’eau tomber en plein mois de janvier jusqu’à 3000 mètres d’altitude. Les saisons sont complètement décalées, le début de l’été 2024 a été très compliqué, il neigeait fin mai, les cols Girardin et des Houerts, sur des circuits classiques pour arriver à la maison, étaient encore recouverts de neige début juillet.
Il pleuvait et faisait très froid au mois de juin, ce qui ne favorisait pas la fonte de la neige.
Et là, après, c’est à chacun de réfléchir à ce qu’il peut mettre en place pour limiter son impact sur l’environnement.

Une chambre

